Calendrier des événements - Théâtre de Suresnes Jean Vilar

Un titre qui sonne comme de bons baisers venus d’outre-Manche : génie de la danse contemporaine, Hofesh Shechter présente sa nouvelle création interprétée par huit jeunes danseurs enflammés du ballet Shechter II.

Avec From England with Love, Hofesh Shechter rend hommage à son pays d’adoption, l’Angleterre. Il partage son admiration pour elle, sans pour autant masquer ses paradoxes et les parties sombres de son Histoire. La vitalité des danseurs du ballet qu’il a créé à destination d’artistes âgés de 18 à 25 ans percute les conventions. Fiévreux, engagés et virtuoses, leur danse puissante, ancrée au sol, fait écho aux préoccupations des jeunes générations. Invité sur les plus grandes scènes internationales, révélé au grand public par le film En corps de Cédric Klapisch, Hofesh Shechter est un artiste complet : il signe également la musique, en revisitant notamment le répertoire du compositeur baroque anglais Purcell.

Dès 10 ans

Qu’est-ce qui est tendre, joyeux, mélancolique, bouleversant, paradoxal et magnifique ? Tout simplement l’humanité dansée des interprètes réunis par Christian et François Ben Aïm, emportés dans une traversée de mouvements infinis et une tempête d’émotions inoubliables.

Manifeste utopique, remède à la mélancolie, pied de nez à la folie du monde : Tendre colère tient toutes les promesses de son titre. Pièce animale pleine de tendresse, d’ivresse et de fureur, elle fédère comme rarement une dizaine de danseurs, animés par la même énergie vitale, virale même. Laissant place à l’instinct et à la meute, ils dansent, s’écoutent les uns les autres, se consolent, se rendent plus forts. Artistes associés au Théâtre de Suresnes, Christian et François Ben Aïm combinent des danses d’aujourd’hui comme d’autres venues.

_GROUND (prononcez « Underground ») convoque les danses de club afrodescendantes comme le swing ou la house, terreau gestuel du chorégraphe Diego « Odd Sweet » Dolciami qui rend un hommage vibrant à ces danses subversives devenues une culture à part entière.

Sous terre, lorsque le monde s’endort, des communautés vivent et bougent au rythme de la musique. Des danses swing des années vingt à la house dance actuelle, ces langages chorégraphiques fédèrent. Les racines sont les mêmes, la musique mène la danse et une dimension sociale les réunit. Avec quatre interprètes, Diego Dolciami s’inspire joyeusement de ceux qui ont construit, grâce à leur corps, une nouvelle voie d’expression. Ces danses populaires puisent leur inspiration dans des situations de la vie quotidienne et, comme des exutoires, elles permettent à chacun de s’exprimer librement. Les danseurs de _GROUND s’en approprient les codes, les détournent et laissent s’exprimer leurs mondes intérieurs, par la grâce des corps libérés et dansants.

Éternelle femme libre et audacieuse, Carmen vit mille vies depuis sa création en 1875. Elle embrasse aujourd’hui une nouvelle destinée grâce au chorégraphe Abou Lagraa, déterminé à la rendre invincible à travers les corps de treize danseurs du Ballet de l’Opéra de Tunis.

Des ponts, Abou Lagraa en construit à tout va. Entre les danses, entre les continents, entre les oeuvres aussi. Après la création du Ballet contemporain algérien, c’est avec le Ballet de l’Opéra de Tunis qu’il partage la force de son écriture chorégraphique et de son univers poétique nimbé de ses origines orientales. Séduit par la musique de Bizet tantôt mélancolique, tantôt irrésistible d’entrain, il donne corps à sa propre Carmen. Ou plutôt à toutes ses Carmen. Le chorégraphe, compagnon de longue date de Suresnes Cités Danse, explore avec les treize danseuses et danseurs la force du groupe. Les grands ensembles, visuellement éclatants, ménagent des échappées qui donnent à voir la palette de ces interprètes aux parcours souvent loin de tout académisme. Étourdissant.

Voir sur scène vingt-quatre excellents artistes chorégraphiques est en soi un événement et une source d’émotions. Alors quand ils rencontrent les pièces débridées et follement maîtrisées de Maud Le Pladec et Ayelen Parolin, la promesse d’un feu d’artifice devient une évidence.

Maud Le Pladec a imaginé pour les artistes chorégraphiques du CCN Ballet de Lorraine un dispositif qui emprunte au cinéma certains procédés de montage et d’assemblage. Conçu comme un plan séquence, sur le rythme envoûtant de la musique électronique, Static Shot fait défiler les danseurs sur une scène aux allures de podium de fashion week dans une esthétique flirtant avec la house et les danses urbaines. Une pièce d’une rare intensité.

La force du collectif est toujours présente avec Malón : en Argentine, le mot désigne un grand groupe de personnes dont l’arrivée dans un endroit provoque le désordre. La chorégraphe Ayelen Parolin réunit les leitmotivs chers à son univers : le plaisir, l’amusement, le lâcher prise. Pour une grande fête aux airs de rituels.

Dans Aesthetica, les corps deviennent le théâtre de nos interactions virtuelles. Une fusion captivante entre tango, danse contemporaine et musique live explore l’impact des réseaux sociaux sur nos existences et notre perception du monde.

La compagnie Tango Unione croise les esthétiques chorégraphiques et musicales pour créer une pièce performative pop et énergique. La danse se mêle aux paroles de la chanteuse Faustine Berardo pour interroger les incidences des mondes virtuels sur nos corps et dans nos vies. Les mots se confondent aux gestes de ces danseurspersonnages qui ne sont pas sans évoquer des super-héros du septième art, des figures combatives et intemporelles. Aesthetica est un spectacle envoûtant, qui interroge à un rythme crescendo notre identité et notre rapport à l’autre dans un monde où tout va toujours plus vite.

Un spectacle qui porte son nom à la perfection : il n’a jamais été aussi simple de se réjouir et même de rire du moindre geste dansé, d’écouter la musicalité des corps. Impertinent, drôle et léger, Simple marie les paradoxes dans un imaginaire sans limite.

Ils sont trois. Trois danseurs aux gabarits bien distincts, aux expressions du visage furieusement hilares et habillés du même académique tacheté de couleurs. Trois drôles de bêtes de scène qui n’ont peur de rien, ni de la prouesse, ni de l’idiotie. Les gestes de l’un complètent bientôt ceux des deux autres dans un étonnant jeu de rythme, à la fois répétitif et toujours mouvant. Bientôt, leurs pieds, leurs sauts, leurs pas deviennent des instruments de musique pleins de fantaisie. Accepter de partager une heure avec ces danseurs fous, inventifs et comiques, c’est faire un grand pas vers la mélodie du bonheur !